La sylviculture du chêne pubescent

Avertissement
Présentation de l'essence
Modèle de croissance
Traitement
Régénération
Dépressages et dégagements, éclaircies, élagage, furetage
Sources et bibliographie

Présentation de l'essence

Ecologie

Utilisations

Protection des sols

Une des rares espèces acceptant les sols marneux.

Protection contre l'incendie

Malgré un feuillage très inflammable pendant l'été (et surtout l'hiver), le taillis élevé ou la futaie sur souche sont d'autant moins combustibles que le couvert a été relevé par élagage et maintenu aussi continu que possible. La conduite du brûlage dirigé y est aisée et apparemment sans dommages pour les arbres adultes.

Production

Bois: 1 à 3 m3/ha/an à 30 ans; 5 à m3/ha/an en conditions très favorables (classe 1).
Qualité: dur, de densité élevée, difficile à travailler. Utiliisé aujourd'hui comme bois de chauffage.
Trufficulture: d'un bien meilleur rapport que le bois; à favoriser lorsque cela est possible.

Marché de la truffe de Rognes, dernier dimanche avant Noël: à vous mettre l'eau à la bouche...

Modèle de croissance-longévité

Chaque taillis dont on connaît l'âge et la hauteur dominante peut être situé sur ce graphique. Les peuplements dans les conditions les plus favorables sont en classe 1. La hauteur atteinte par les arbres dominants à 30 ans (entre 3 et 13 m selon les cas) est un bon indicateur de fertilité: c'est lui qui a été retenu pour le choix du site.

Traitement

Régime	Traitement	Objectif	Opérations sylvicoles	Classes de fertilité	Remarques
maintien de la gestion en taillis	taillis classique	production de bois de chauffage	coupes de taillis tous les 30 à 40 ans	2 à 5	Intégration paysagère à soigner (contours...); maintien de baliveaux déconseillé (chablis, parasites, aspect); recepez ras de terre pour favoriser l'affranchissement des brins
	furetage précoce	production de petites grumes et préparation à la conversion en futaie sur souches	coupe à 5-10 ans des brins sauf 3 à 5 par cepée	1-2	Essais en cours à l'INRA; intérêt de la technique à confirmer
	enrichissement en feuillus	production de grumes feuillues de qualité; biodiversité	plantation de feuillus précieux (noyer, frênes, érables)	1	A réserver aux meilleures stations: fonds de vallons et restanques humides
	enrichissement résineux	recouvrement du taillis par une futaie à fort ombrage (cèdres, sapins méditerranéens)	plantation de bouquets ou de bandes de 4-5 lignes	toutes	A réserver aux stations favorables aux cèdres ou sapins
passage à la futaie	transformation après incendie	reconstitution dans les zones de protection ou d'accueil du public	plantation en plein	3-4	Vu le coût très élevé de l'opération, à réserver aux cas particuliers où des objectifs alternatifs sont définis
	transformation	production de grumes résineuses	coupe de taillis, dévitalisation d'une partie des souches, plantation	1-2	A éviter au maximum
	vieillissement	chasse, pâturage, DFCI	nettoyage périodique des morts-bois, brûlage dirigé ou débroussaillement alvéolaire	3 à 5	La régénération ultérieure peut nécessiter des plantations
	conversion en futaie sur souches	DFCI, production de grumes	éclaircies progressives favorisant les francs pieds	1 à 3	Enlever 10 à 20 % des brins par passage

Régénération

Régénération naturelle

Glandée irrégulière, mais régénération facilement observable, sauf dans les taillis.

Plantations

Choix du site

Mode d'emploi

Le schéma ci-dessous permet de prévoir la hauteur dominante atteinte par un taillis de chêne pubescent à l'âge de référence de 30 ans. En cas d'hésitation entre deux branches, les parcourir jusqu'au bout et établir une moyenne entre les résultats.

Signification des termes employés

Cailloux en affleurement: cailloux de plus de 2 cm, détachés de la roche, visibles à la surface du sol.
Test tarière: moyenne des profondeurs d'enfoncement d'une tarière à vis hélicoïdale (diamètre 3 cm) en plusieurs points du terrain (3 à 5).
Test botanique: compter le nombre d'espèces (quel que soit le nombre d'individus) de chacune des deux listes suivantes; faire la différence 1-2.

1		2
Lierre grimpant	Hedera Helix	Thym	Thymus vulgaris
Aubépine monogyne	Crataegus monogyna	Aphyllante de Montpellier	Aphyllantes Monspeliensis
Cornouiller sanguin	Cornus sanguinea	Amélanchier	Amelanchier ovalis
Troène	Ligustrum vulgare	Germandrée petit chêne	Teucrium chamaedrys
Eglantier	Rosa arvensis	Germandrée tomenteuse	Teucrium polium
Pâturin des bois	Poa nemoralis	Sédum à pétales droits	Sedum anopetalum
Violette	Viola sp	Brachypode de Phénicie	Brachypodium phoenicoides
Bruyère arborescente	Erica arborea	Brachypode rameux	Brachypodium ramosum
Cormier (Sorbier)	Sorbus domesticus	Sarriette	Satureia montana
Alisier blanc	Sorbus aria	Genêt scorpion	Genista scorpius
Astragale de Montpellier	Astragalus monspeliensis	Genêt piquant	Genista hispanica
Callune	Calluna vulgaris	Fétuque ovine	Festuca ovina
Chèvrefeuille d'Etrurie	Lonicera etrusca	Lavande vraie	Lavandula vera
Noisetier	Corylus avellana	Buis	Buxus sempervirens
Capillaire noire	Asplenium adiantum nigrum	Romarin	Rosmarinum officinalis
Sené bâtard	Coronilla emerus
Viorne lantane	Viburnum lantana

Choix du matériel végétal

Récolter les graïnes sur des peuplements les plus proches possibles du site à reboiser et possédant les mêmes caractéristiques écologiques.

Semis direct

Possible, à condition de protéger les glands contre les rongeurs.

Elevage en pépinière

Semer au printemps, comme pour les autres chênes; plants en conteneur 1-0. Attention aux déformations racinaires.

Méthode d'introduction

Abri Iatéral souhaitable. L'introduction en plein découvert, seul ou en mélange donne des chênes rampants (cf exemple de Lambert en FD du Dom, dans les Maures)

Plantation

Les plants au port rampant doivent parfois être recépés après la plantation. En plein découvert, cela ne suffit pas à leur assurer un port plus élevé.

Dépressages et dégagements, éclaircies, élagage

Nécessaires en futaie sur souche pour relever le couvert et limiter le risques d'incendie. A proscrire ailleurs: préférer un débroussaillement alvéolaire avec la coupe entière de certaines cepées et le maintien intégral des autres.

Sources et bibliographie

'GUIDE TECHNIQUE DU FORESTIER MEDITERRANEEN FRANCAIS' édité par le CEMAGREF en 1987.

DUCHE Y. (1983). Etablissement de classes de croissance des peuplements de Chêne pubescent en Provence. Analyse de leurs facteurs explicatifs. Mém. 3ème année E.N.I.T.E.F.-C.E.M.A.G.R.E.F. - 106 p. + annexes.

FERNANDEZ R. (1978). Les peuplements de Chêne pubescent des Hautes-Garrigues du Montpelliérais. Etude dendrométrique et écologique. Mém. 3ème année E.N.I.T.E.F.C.N.R.S.-C.E.P.E. - 41 p. + annexes.

JOFFRE L.M. (1982). Propositions pour une méthode d'étude des peuplements de Chêne pubescent. C.E.M.A.G.R.E.F. Aix-S.C.O.R.E. (89 pages dont 50 pages d'étude
bibliographique).

MARSTEAU Ch. (1979). Structure dynamique et mise en valeur forestière d'une zone à Chêne pubescent. Mém. 3ème année E.N.I.T.E.F.-I.N.R.A, - 92 p.